Résumé d'Emilio -
Lorsque la visite au Mémorial du Mont Valérien a été programmée, personne n'aurait pu imaginer qu'il y aurait des élections législatives et les Hommes avec un grand H qui on été fusillés à l'intérieur de cette forteresse n'auraient pas pu imaginer les troubles qui secouent, aujourd'hui, le pays pour lequel il ont donné leur vie. Fin de parenthèse venons en au récit de la journée.
Nous n'étions que 10 à nous être donné RDV au parking du cimetière.
Deux voitures nous conduisent jusqu'à la grande esplanade aménagée sur un des cotés du fort et inauguré en 1960 par le général de Gaulle. Sur cette esplanade où tous les 18 juin le Président de la République vient rendre hommage aux résistants, notre regard est immédiatement attiré vers le mur en pierre rose adossé à la muraille de la forteresse où sont installés la Croix de Lorraine et les 8 fresques de chaque coté, qui ont été réalisées par un sculpteur différent et qui symbolisent les étapes clés du déroulement de la guerre et des victoires sur le nazisme.
Devant cette Croix surélevée de quelques marches par rapport à l'esplanade, une flamme est allumée en permanence, symbolisant la résistance et donnant écho à la célèbre phrase de Charles De Gaulle "La flamme de la résistance ne s'étendra pas". D'un coté et de l'autre du pied de la Croix de Lorraine, deux portes imposantes.
Intégrés à un groupe, nous suivons le guide qui nous fait rentrer par la porte de gauche et nous passons sur le coté de la crypte, avant de monter des escaliers pour nous retrouver à l'air libre.
Le guide, un jeune homme posé, autant qu'érudit et passionné par les faits dramatiques et historiques qui se sont déroulés dans ce lieu, fait une première halte pour nous expliquer le contexte et la façon dont l'armé allemande s'installa dans le fort, les premiers actes isolés d'hommes ne voulant pas se soumettre au joug des envahisseurs et pourquoi les Allemands on choisit cette forteresse et pas une autre autour de Paris, pour fusiller les auteurs de tout acte de résistance quel qu’il soit.
Aucune question n'est éludée et reçoit une réponse claire de notre guide.
Nous montons encore des escaliers et une nouvelle halte donne lieu aux explications sur les actes de quelques figures de la résistance dont le courage et le sacrifice nous font sentir, en ce qui me concerne, que je suis tout petit.
Plus loin nous arrivons dans une petite cour pavée, qui est l'antichambre de la mort et de l'horreur absolue, dans laquelle arrivaient les camions allemands transportant les condamnés, par un tribunal militaire, pour être fusillés.
D'un coté se trouve une petite chapelle désacralisée, où ils attendaient leur tour d'être attachés au poteau d’exécution.
Nous sommes rentrés dans la chapelle dans laquelle il y avait des poteaux d’exécution, des caisses pour le transport des hommes qui viennent d’être fusillés et le carnet dans lequel l’Abbé Franz Stock notait les noms des fusillés et les cimetières dans lequel ils étaient enterrés.
Photo d'une exécution au Mont-Valérien prise clandestinement par le sous-officier Clémens Rüthe
Écoutant religieusement notre guide, nous pouvions facilement imaginer l'angoisse, la souffrance et la peur de ces hommes.
De l'autre une énorme cloche en bronze avec leurs noms gravés en colonnes par année entre 1941 et 1945. Ces hommes venaient des différentes régions de France et de multiples pays d'Europe et d'ailleurs. Ils étaient de toutes confessions religieuses, de toutes sensibilités politique, mais croyaient tous dans aux mêmes idéaux de liberté.
Nous descendons l'allée qui nous mène en face de la fosse d’exécution.
Mille hommes ! (Les femmes n’étaient pas fusillées, n’étant pas considérées comme des combattants) Mille hommes ont été abattus froidement dans cette fosse tapissée de gazon, où flotte un drapeaux, et où une pierre gravée donne le nombre 4 500 fusillés. (chiffre qui serait un compromis entre diverses parties).
Dans cette fosse, 3 ou 4 des hommes, adossés aux poteaux d’exécution, les mains attachées derrière le dos font face à un peloton d'une quarantaine de soldats désignés.
Certains soldats tiraient à coté de la cible, et personne ne saura lesquels, seule la conscience et humanité de chacun d'eux était juge.
Il restait une dernière étape dans ce cheminement éprouvant mais riche d'enseignements : La crypte.
18 cénotaphes symboles de toutes les résistances, le 18ème était réservé au dernier Compagnon de la Libération. Ce fut Hubert Germain l’année dernière.
En face une sculpture représentant une flamme sous laquelle il y a les cendres de plusieurs déportés de différents camps de concentration.
Nous sortons intimidés par la porte de droite.
Nous regardons notre montre, et nous constatons que la visite à duré 2 heures au lieu de 1h30 prévue.
Encore quelques échanges avec le guide, des remerciements pleinement justifiés.
Il est temps d’aller pique-niquer en partageant certains mets avant de faire le tour du fort en cheminant sur les allées du parc départemental Jacques Baumel et de reprendre les voitures pour revenir aux Essarts.